Marques sociales pour employés irresponsables

Mes tweets n’engagent que moi

Du stagiaire jusqu’au directeur de la communication, toute la hiérarchie de nos marques se retrouve aujourd’hui sur Twitter. Affichant le nom de leur entreprise ou la citant dans leurs tweets, ces employés précisent qu’il s’agit de leur compte privé, où ils expriment leurs opinions personnelles ou bien encore que leurs tweets ne les engagent pas, etc.

Serions-nous moins responsables sur Twitter que dans la vraie vie ?

Souvenez-vous de l’employé d’Orange qui a insulté l’employée de la SNCF, de l’affaire Galliano ou du tweet de Valérie Trierweiller : l’expression publique engage. L’opinion générale ne s’émouvait alors pas que les paroles d’un individu aient des conséquences sur sa vie professionnelle.

Sur les médias sociaux, la donne semble inversée. On s’insurge qu’une stagiaire publiquement démotivée se fasse tout aussi publiquement rappeler à l’ordre, en allant jusqu’à confondre remise en place et menaces.

Europe 1 a d’ailleurs consacré une émission de des clics et des claques au sujet :

Un compte Twitter – d’autant plus s’il est introduit par l’une des phrases magiques de désengagement de responsabilité – semble être épargné par la règle générale. L’employeur qui aurait le malheur d’opposer un tweet d’un de ses employés est aujourd’hui immédiatement montré au doigt. La liberté supposée de parole a semble-t-il gagné sur la déontologie.

Aux employeurs de sensibiliser leurs troupes

Reprenons l’exemple de Cyrillus : la marque a vraisemblablement mal réagi – On aurait mieux vu passer un tweet sarcastique qu’un rappel à l’ordre sec – tout en étant dans son bon droit mais surtout dans son rôle. La stagiaire mal réveillée, le directeur général le pantalon aux chevilles ou l’égérie de mode le nez dans la drogue restent ambassadeurs de leur employeur, sur Twitter, en boite de nuit comme au bureau, pourvu qu’ils soient visiblement ou notoirement associés à la marque.

Charge aux individus de cloisonner complètement leur vie personnelle de leur vie professionnelle – en commençant par exemple à supprimer le nom de leur employeur dans leur bio Twitter – et aux employeurs d’être plus pédagogiques dans leurs livrets d’accueil ! On ne donne peut-être plus de claques aux enfants, mais on peut encore donner des consignes et des règles à ses équipes.